Bureau VS télémission : les Volos ont-ils une préférence ?

Chronique de Volontariat Socrate en Ile-de-France par temps de Covid

Note de la rédaction : dans ce texte, il est beaucoup question de « télétravail », de « lieu de travail », bref : de travail en général. Les volontaires en Service Civique savent, et nous le leur disons régulièrement, qu’ils sont en mission de volontariat et non en situation de travail. Nous évoquons très souvent avec eux.elles les différences entre les deux statuts : droits, devoirs, positionnement des tutrices, règles d’absences et de présence, autonomie et hiérarchie… Il n’en reste pas moins que l’usage du mot travail est, quoiqu’on en dise, synonyme de « ce que j’ai à faire », comme le « travail à la maison » pour les élèves et étudiant.es. Nous avons décidé de ne pas remanier ce texte et de laisser l’usage de ce mot dans son acception courante.

Timelaps d’une des dernières réunions d’équipe IDF avant le 3ème confinement (mars 2021).

Comme pour beaucoup d’entre nous, l’année 2020 fut longue et mouvementée, entre confinements, télétravail/télémission et ralentissement de nos vies de tous les jours, beaucoup ont été affectés par le Covid-19, et Socrate ne fait pas exception. Socrate qui propose à des Volontaires en Service Civique de préparer et d’assurer le bon déroulement des ateliers de mentorat, a dû revoir son calendrier avant l’arrivée de sa nouvelle équipe de Services civiques début novembre 2020 : à cause du second confinement national, l’équipe Volo Socrate IDF 2020-2021 a été formée en télétravail : trois semaines de formations et de tâches à distance ont remplacé les formations en présentiel au bureau. Cet article a pour but de rassembler le sentiment des membres de l’équipe sur notre temps passé en télétravail, et sur la nouvelle transition actuelle vers le bureau de Socrate ainsi que le début des ateliers.

Nos quatre semaines de télétravail fin 2020

Nombreuses sont les réactions vis-à-vis de notre temps passé en télétravail. Ces dernières montrent l’importance du lieu de travail qu’il s’agisse d’un aspect social ou purement lié à la distance.

Malgré le côté désagréable du télétravail pour nombre d’entre nous, certain.es y voient l’aspect pratique. Au vu de la situation sanitaire nous ne pouvons que rester positif.ves. Notre équipe francilienne est parsemée à travers toute l’Île-de-France : en effet certain.es volontaires habitent à des distances conséquentes du 20ème arrondissement de Paris, mais aussi des établissements où nous intervenons en fin d’après-midi. En plus des temps de trajet qui peuvent être désavantageux, le côté social est lui aussi touché. Que nous soyons introverti.es ou extraverti.es, nous avons des zones de confort qui ont été ou sont encore mises à l’épreuve, en particulier quand le monde tourne au ralenti depuis bientôt un an. Le bureau, dit « Saint-Blaise », pour certain.es représente un lieu où ce contact social manquant peut être pallié.

Que le confort de notre domicile soit une priorité ou non, la frustration de l’équipe est générale quant au fait de ne pas pouvoir se rencontrer en personne. En effet, quand nous avons signé notre engagement de 8 mois, nous étions tou.tes motivé.es par la grande majorité du temps passé en travail d’équipe. Et nous avons dû attendre la fin du confinement de l’automne pour nous voir tous ensemble : c’était un des plus gros challenges pour nous. De façon plus importante, les ateliers et l’accompagnement des élèves est notre plus grande priorité : mais être limités dans l’ouverture de certains ateliers et dans le nombre d’enfants que nous pouvons accompagner se révèle être un défi ardu. L’équipe fait de son mieux pour s’adapter à chacune des situations mais reste néanmoins frustrée d’être limitée dans nos démarches au sein de nouveaux établissements.

Sensations fortes avant/après le premier atelier ?

Après l’annonce du début des ateliers dans certains établissements en décembre, puis début janvier, nous nous étions réjouis de pouvoir enfin commencer le travail en personne. Dans cette optique, il était intéressant de récolter le ressenti des différents volontaires en Service Civique sur leurs ressentis avant et après le premier atelier auquel ils ont pris part.

En ce qui concerne l’anticipation de l’atelier, la majorité des membres de l’équipe évoquaient un certain stress. Aucunement négatif, ce « stress » était surtout lié à l’appréhension quant à la mise en pratique de notre formation reçue à distance. À cela s’ajoute le manque d’expérience avec les plus jeunes d’entre nous et les inquiétudes vis-à-vis du comportement des enfants et adolescent.es en atelier (concentration, agitation…) qui aurait pu nous déstabiliser.  Au final, il s’agissait surtout de jugements à priori. Malgré ses petits détails, une joie collective a été ressentie suite aux premiers ateliers. Certain.es d’entre nous ont explicitement annoncés leur joie de commencer les ateliers et de voir enfin arriver un déroulement de l’année presque normal, tout en espérant que continue l’assouplissement des restrictions sanitaires.

Nous, volontaires en Service Civique, avons donc vécu un « ascenseur émotionnel » à cause du passage du distanciel au présentiel au début des ateliers. Le mois de décembre 2020 était crucial pour Socrate car il a permis aux nouveaux volontaires en Service Civique de trouver leurs marques au sein de l’association et de son fonctionnement.

« Saint-Blaise » : le bureau

Dans la continuité du début de nos ateliers, nous avons enfin pu nous rendre à Saint-Blaise et, à la joie de tout le monde, nous nous sommes enfin rencontré.es en personne pour la première fois. A la vue des uns et des autres, nous avons eu des sentiments de surprise. De plus, nous avons constaté que nous gagnions en efficacité dans nos missions dès notre arrivée au bureau dans le 20ème arrondissement de Paris.

Les visio-conférences s’enchainant, nos patiences avaient été mises à rude épreuve, mais le bureau a immédiatement renversé la situation. Une petite partie d’entre nous n’ayant pas de webcam, il était enfin possible de mettre des (moitiés de) visages sur les noms de nos collègues ! En outre, les collègues ne ressemblent pas forcément, tant physiquement mais surtout dans leur rapports aux autres, à ce que les webcams pouvaient laisser croire. De plus, d’un point de vue purement administratif, le bureau apporte un aspect concret à notre travail ainsi qu’une stabilité. Nos tâches sont à réaliser directement sur place et permettent de contourner (du moins en grande partie) la procrastination.

Le plus grand bénéfice pour bon nombre d’entre nous est la simplicité des tâches à réaliser en solitaire ou en groupe. Si besoin, nos collègues sont à nos côtés, ce qui permet d’éviter de passer par un énième appel vidéo. Cette simplification de nos modes d’action plaît à tout le monde car elle dynamise grandement notre environnement et nous a rendus plus efficaces.

Coté bureautique : le choix pratique ou celui du confort ?

Par pure curiosité, il me semblait intéressant de sonder l’équipe de volontaires en Service Civique sur leur préférence de lieu de travail vis-à-vis des tâches bureautiques (suivi des groupes, des inscriptions, mise à jour de nos tableaux, etc.) : maison ou bureau ? Résultats : l’équipe est divisée en trois parties égales.

  • Pour ceux préférant le domicile comme lieu privilégié, les raisons sont diverses. Certain.es habitant loin, la « conception » de passer plus d’une heure dans les transports pour deux heures sur place au bureau avant les ateliers. Par ailleurs, le confort de chez soi en pleine crise sanitaire mondiale est un aspect attrayant. On peut également considérer le rapport aux outils informatiques à domicile, peut-être plus performants, plus familiers.
  • Le fameux « ça dépend ».  La charge universitaire peut elle aussi avoir un impact sur l’envie de travailler au bureau et encore plus si la distance entre son domicile et le QG Socrate est grande. En outre, la non-envie de passer sa journée au bureau devant un ordinateur quand notre mission principale est l’aide à l’apprentissage des jeunes peut se révéler frustrante pour les volontaires.
  • Finalement pour ceux votant « bureau », les raisons tournent autour du non-désir de mélanger travail et domicile. Il s’agit simplement de créer cette séparation pour certain.es mais pour d’autres, nos lieux de vie peuvent créer un manque de motivation par rapport à notre activité. En plus de cela, le manque de communication »en vrai », la crise sanitaire pousse certain.es en quête de contact à venir au bureau. En pleine pandémie, ce sentiment peut être illustré par les mots de l’une des nôtres : « bureau, cash, pistache » qui valorise grandement la possibilité de se rendre dans nos locaux.

De manière plus générale, cette question est très subjective et ne reflète pas la réelle volonté de nos volontaires de mener à bien nos missions. Peu importe nos préférences, nous sommes tous heureux.ses d’accomplir nos tâches car elles sont directement liées aux bénéfices des enfants et adolescent.es inscrits chez Socrate.

Le mot de la fin

Depuis le début de notre Service Civique, la situation sanitaire évolue constamment, et nous de même par la même occasion. Face à tous ces obstacles à franchir, l’équipe est résiliente et fait face à ces défis haut la main. La pandémie en elle-même, n’évoluant pas vers une situation positive, a fait voir l’apparition de nouvelles restrictions sanitaires. Ces dernières ne révolutionnent en rien nos ateliers déjà basés sur des précautions généralisées. En outre, nous sommes toujours tous.tes aussi motivé.es qu’au début de notre Service Civique.

Pandémie, télétravail, confinement, restrictions sanitaires et autres challenges n’entament en rien notre motivation à nous dépasser pour accompagner aux mieux les élèves inscrit.es dans nos ateliers et leurs mentors, nos cher.es bénévoles lycéen.nes !

Matthieu Blazevic, Volo Socrate IDF 2020-2021
avec les relectures attentives d’Amélie Sun, Simon Montagnier, Florian Giraud, Volos Socrate IDF 2020-2021
Et la dernière touche par Julie Tartarin, Directrice

Si le Volontariat en Service civique chez Socrate vous intéresse pour votre année 2021-2022, et on espère que ce ne sera pas en télémission (!), n’hésitez pas à nous le faire savoir dès à présent !