A l’occasion du #moisdumentorat, nous avons demandé à Lorie de répondre à quelques questions.
Une présentation tout d’abord, et connaitre la ou les raisons pour lesquelles tu es bénévole et ambassadrice à Socrate ?
J’ai 17 ans, je m’appelle Lorie, et je suis en terminale S au lycée des Arènes à Toulouse. Je suis bénévole avec Socrate depuis mon année de première. J’accompagne un collégien une fois par semaine, pendant une heure. Et je suis ambassadrice de Socrate, c’est-à-dire que je me suis portée volontaire pour en faire un peu plus que les autres bénévoles. Je participe à des réunions avec Jeanne, la référente de Toulouse, pour trouver des choses à améliorer ou des idées qui feront plaisir aux collégiens qu’on accompagne. Ce que je partage avec l’association Socrate, c’est l’envie d’aider, le partage et la convivialité. Je crois que la notion d’engagement n’est pas essentielle pour tout le monde. On peut avoir un constant besoin d’aider les autres, dans ce cas il faut s’engager, ou on peut aussi ne pas du tout en avoir envie et très bien vivre sans. Moi je n’en ai pas le vrai besoin, mais ça me plaît beaucoup.
Personnellement, je n’ai jamais été accompagnée dans ma scolarité, mais comme j’ai une petite sœur, je sais que j’aime aider les plus jeunes que moi, autant au niveau scolaire que pour leurs problèmes personnels, petits ou plus importants. J’ai donc voulu faire partie de Socrate dès mon entrée au lycée (mais malheureusement je n’ai pu y aller qu’en première). Je suis contente d’aider, c’est satisfaisant de voir que la personne qu’on aide progresse et nous est reconnaissante. Il me tarde chaque semaine le vendredi pour retrouver le collégien que j’accompagne. Et mon année passée à aider ma précédente collégienne m’a laissé de très bons souvenirs. Moi, je n’ai pas à préparer les ateliers Socrate, car je suis le rythme du collégien que j’aide. Il sait déjà ce dont il veut ou ce qu’il a besoin de travailler au moment de la séance.
Qu’est-ce que ça te fait, à toi, d’avoir un « mentee » ?
En tant que « mentor », on ne peut pas avoir le rôle d’un parent. Ce n’est pas à nous d’éduquer l’élève. On peut jouer le rôle d’un ami plus expérimenté ou bien d’un coach… Le collégien que j’accompagne est heureux de savoir qu’il peut s’appuyer sur quelqu’un qui a plus d’expérience que lui, mais sans non plus être un adulte ; et peut être aussi d’avoir quelqu’un hors du cadre « famille » ou « collège » à qui parler. Je me suis attachée au collégien que j’accompagne car dès la première séance il s’est ouvert à moi et est très heureux de me retrouver chaque semaine, de me parler de lui, de me montrer ce dont il est fier, et il lui tarde que je l’aide pour son travail. Je m’intéresse un peu à ce qu’il fait en dehors du collège, et lui aussi s’intéresse à ce que je fais au lycée et en dehors du lycée.
Étant donné que j’ai toujours aidé ma petite sœur qui a précisément l’âge des collégiens que j’ai aidés (elle est en sixième), je suis déjà à l’aise et patiente pour expliquer, et compréhensive. Je pense avoir « enrichi » ses compétences. Il est possible que le plus jeune ne progresse que peu au niveau scolaire, mais il aura acquis une progression personnelle. À l’inverse, il peut aussi faire de plus grands progrès au niveau scolaire sur les plans de compréhension des consignes, pratique des exos, organisation ou encore concentration.
Et en tant qu’ambassadrice Socrate ?
Je trouve que le mentorat n’est pas assez encouragé en France, il l’est beaucoup plus dans certains pays. J’ai toujours été jalouse des élèves de ces autres pays qui ont des mentors, ou qui eux-mêmes en sont et ont de plus jeunes élèves qui viennent se référer à eux et les admirent. En France j’aimerais que ça soit plus présent. Si je devais encourager quelqu’un à faire du mentorat, je lui dirais que c’est enrichissant, qu’on s’amuse bien avec les collégiens. Aussi, c’est enrichissant d’aider les autres et d’apprendre des choses à quelqu’un qui est dans une situation qu’on a vécue quelques années plus tôt. Il faudrait encourager les lycéens à rencontrer les plus jeunes élèves et leur proposer leur aide (d’ailleurs ça peut aussi se faire dans les collèges), et inciter plus de monde à faire du bénévolat dans une association comme Socrate ou l’Afev.